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Un
cyclone est une perturbation à circulation tourbillonnaire des régions
tropicales, généralement d'une intensité déjà forte. C'est un
terme courant, à usage général, et on lui préfère, dans la région
antillaise et dans les pays du continent américain, les termes de dépression
tropicale, tempête tropicale
ou ouragan, qui font référence à l'intensité des vents maximums
générés. On considère en réalité le vent le plus fort en
valeur soutenue durant 1 minute : c'est ce que l'on dénomme le
vent maximum soutenu.
- Si
ce vent soutenu ne dépasse pas 63 km/h, on parle de Dépression
Tropicale. Elle est numérotée, la première
de l'année en début de saison portant le numéro 1. Les vents
étant faibles, les risques seront induits essentiellement par
les pluies fortes, voire intenses.
- Si
les vents soutenus les plus forts sont compris entre 63 et
117 km/h, on parle de Tempête Tropicale, on lui
attribue alors un prénom. Si les pluies sont
toujours à craindre, les vents commencent à faire des dégâts,
notamment dans la végétation fragile telle que les
bananeraies, et avec eux la mer devient grosse et dangereuse à
son passage.
- Si
le cyclone est encore plus développé, les vents peuvent dépasser
ce seuil de 117 km/h. C'est alors ce qu'on appelle un Ouragan.
Pour distinguer l'ampleur des dégâts que ces vents peuvent
occasionner, on a déterminé plusieurs catégories selon la
force des vents maximums générés par ces ouragans.
La classification qui fait référence est
celle de Saffir-Simpson, qui comporte 5 catégories :
- classe
1 : vents
maximums compris entre 118 et 153 km/h ;
- classe
2 : vents
maximums compris entre 154 et 177 km/h ;
- classe
3 : vents
maximums compris entre 178 et 209 km/h ;
- classe
4 : vents
maximums compris entre 210 et 249 km/h ;
- classe
5 : vents
maximums dépassant 249 km/h, c'est la catégorie reine des
super-cyclones.
Une
autre échelle, plus répandue, est connue sous le nom de DVORAK,
inventeur d'une technique d'estimation de l'intensité, justement à
partir des images des satellites.
Elle
relie un chiffre de 0 à 8, à une valeur de vent maximal soutenu,
et correspond à une pression centrale estimée dans les bassins océaniques
de l'Atlantique et du Pacifique NW.
Niveau
|
Vent maximal
|
Pression centrale ATLANTIQUE (hPa)
|
Pression centrale PACIFIQUE NW (hPa)
|
m/s
|
noeuds
|
km/h
|
1
|
<13
|
<25
|
<45
|
|
|
1.5
|
13
|
25
|
45
|
|
|
2
|
15
|
30
|
55
|
1009
|
1000
|
2.5
|
18
|
35
|
65
|
1005
|
996
|
3
|
23
|
45
|
83
|
1000
|
991
|
3.5
|
28
|
55
|
101
|
994
|
984
|
4
|
33
|
65
|
119
|
987
|
975
|
4.5
|
39
|
77
|
137
|
979
|
965
|
5
|
45
|
89
|
165
|
970
|
954
|
5.5
|
52
|
102
|
189
|
960
|
942
|
6
|
58
|
115
|
213
|
948
|
927
|
6.5
|
65
|
127
|
234
|
935
|
912
|
7
|
72
|
140
|
259
|
921
|
898
|
7.5
|
79
|
154
|
285
|
906
|
879
|
8
|
85
|
167
|
306
|
890
|
858
|
Cette échelle et sa correspondance font référence dans la plupart des
régions tropicales. Le centre spécialisé du National Hurricane
Center de Miami l'emploie également dans certains de ses bulletins
techniques lorsqu'il s'agit d'estimer un niveau d'intensité déterminé
à partir d'images satellites et de lui attribuer une valeur de vent
maximal généré par le cyclone.
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C'est
une énorme masse de nuages pouvant s'étendre sur un diamètre de
300 à 500 km (ALLEN en 1980 mesurait plus de 600 km), organisés en
bandes spiralées qui semblent s'enrouler vers un centre de
rotation, plus ou moins visible d'ailleurs. Ce cœur du système est
un cœur chaud (sur plusieurs centaines voire milliers de mètres,
en tous cas plus chaud que l'air environnant).
C'est
au niveau de ce centre que la pression atmosphérique est la plus
basse.
Au
stade de tempête tropicale, ce centre est noyé au milieu des
nuages de type Cumulonimbus, à fort potentiel précipitant et
orageux. Il est parfois difficilement discernable.
Au
stade d'ouragan, ce centre est plus net et il apparaît alors
souvent sous forme d'" oeil " de petite dimension,
souvent de l'ordre de 20 à 40 km (LUIS 95 avait un oeil particulièrement
large mesurant plus de 60 km avant de toucher Antigua et Barbuda).
Cette zone est dépourvue de nuages ce qui permet de la distinguer
sur les images satellites (tête d'épingle sombre entourée par le
mur de nuage tout blanc) et il y règne un calme apparent : pas de
pluie, vent faible.
C’est
dans cet anneau entourant l’œil que le cyclone montre ses aspects
les plus dangereux et les plus dévastateurs : vents et pluies,
mais aussi marée cyclonique se rajoutant aux effets dévastateurs
de la houle.

Structure
d’un cyclone (source : Météo-France)
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|
- Tout
d'abord, il
ne se crée pas à partir de rien. Il faut, à l'origine, qu'une
zone perturbée pré-existe : un amas nuageux ou une ligne
de grains, qui est une bande nuageuse constituée de nuages
orageux, ou encore une onde tropicale, qui est une
perturbation tropicale associée à un axe dépressionnaire des
couches basses et moyennes de la troposphère, circulant d'est
en ouest. Ces amas de nuages, certains météos utilisent aussi
le terme américain de " cluster ", se trouvent entre
les tropiques, au niveau d'une vaste zone de mauvais temps,
qu'on dénomme Zone Intertropicale de Convergence, la ZIC ou la
ZCIT. Mais cela n'empêche pas certains cyclones de se développer,
non pas à partir de perturbations intertropicales, mais de
perturbations d'origine tempérée, qui sont descendues en
latitude et ont pris peu à peu des caractéristiques
tropicales, le cœur froid notamment devenant alors un cœur
chaud. On retrouve là-aussi à l'origine, un amas nuageux qui a
trouvé forte humidité et instabilité. Sur les images de nos
satellites, on peut ainsi déceler certaines formations
nuageuses pourvues d'un potentiel de convection profonde, voire
parfois d'organisation tourbillonnaire à l'état d'embryon.
Certaines évoluent en cyclones, lorsque les autres conditions
sont réunies, d'autres pas et restent des amas nuageux, ondes
tropicales, zones perturbées ...
- Autre
condition,
celle qui assure le " carburant " du système, élément
nécessaire pour maintenir ou développer une zone perturbée.
Ce carburant, c'est l'eau chaude, l'océan devant avoir
une température d'au moins 26°, certains disent même
26,5 degrés Centigrades, sur au moins 50 mètres de
profondeur. L'évaporation de surface de grandes quantités
d'eau fournira l'énergie nécessaire pour entretenir le système
de machine à vapeur qu'est une formation cyclonique. Si l'eau
est trop froide, le cyclone ne peut pas se former ou, s'il était
déjà formé préalablement, il s'affaiblit puis finit par
perdre ses caractéristiques cycloniques tropicales.
- Autre
élément :
les vents régnant dans l'environnement du système
doivent être relativement homogènes de la surface jusqu'aux
sommets nuageux, au-delà de 12 à 15 km d'altitude. Sur
toute cette épaisseur, le profil de vent doit en effet être régulier,
c'est-à-dire avoir la même direction et la même force ou
presque. Lorsque cette condition est réalisée, la partie
active de la perturbation reste concentrée et un renforcement
du système peut s'effectuer. Sinon, l'énergie développée par
le système va se disperser et le système a tendance à
se " cisailler ". C'est le cas par exemple quand on
rencontre des vents d'Est dans les premiers niveaux, alors que
des vents d'Ouest ou de Nord sont observés plus haut. Le déplacement
du système va se trouver contrarié, et il aura tendance à se
désorganiser : on parle alors de cisaillement dans le profil
vertical du vent.
- Encore
autre chose :
les premières conditions réunies, les nuages se développent,
s'agglomèrent ; l'instabilité de la masse d'air aidant, un
courant d'air ascendant se met en place. Cette ascendance généralisée
provoque une baisse de pression en bas, vers la surface de la
mer, et une hausse de pression à haute altitude au niveau des
sommets des nuages les plus développés, vers la tropopause,
sommet de la troposphère (" effet de cheminée
"). C'est la naissance d'une dépression de surface qui ne
se creuse que si, en altitude, les particules d'air qui montent
et affluent peuvent s'échapper : on parle alors en météorologie
de divergence de haute altitude, permettant ainsi au système
de pouvoir fonctionner et s'entretenir de manière
quasi-autonome. Cette condition est à rapprocher de la précédente,
si bien qu'on en arrive à une situation " idéale ",
ou plutôt très favorable au développement cyclonique, lorsque
le phénomène en cours se trouve situé, en haute troposphère,
sur la bordure occidentale (ou sud-ouest) d'une dorsale,
on dit aussi axe anticyclonique. En effet, les vents dans cette
position ont une direction venant du sud-est ou du sud,
favorisant la divergence d'altitude, mais évitant le
cisaillement des vents dont on a parlé plus haut et que l'on
peut trouver sur les bordures septentrionales ou orientales des
zones de haute pression.
- Enfin,
il y a une condition absolument nécessaire, qui est en réalité
une nécessité mécanique, physique primordiale. Les courants
d'air ascendants au cœur du système vont abaisser la pression
atmosphérique en surface, mais il n'y aura de dépression
pouvant se creuser que si on n'est pas trop près de l'équateur.
En effet, sur les régions équatoriales, conséquence de la
rotation de la Terre sur elle-même, le tourbillon ne peut se créer
car la force de pression agit pour combler immédiatement toute
velléité de creusement dépressionnaire. Plus haut en
latitude, au-delà de 6°Nord ou Sud, intervient alors une force
que l'on appelle la force de Coriolis, et qui devient
suffisante pour s'opposer à cette force de pression. Nulle à
l'Equateur, elle est maximale au pôle, c'est elle qui dévie
les objets météorologiques ou fluides en mouvement vers la
droite par rapport à leur trajectoire (mouvement vers le pôle
pour les phénomènes circulant d'est en ouest par exemple).
Ainsi, un cyclone ne peut se former que s'il se situe à plus de
6 ou 7° de latitude. C'est cette condition qui empêche aux
cyclones de se développer ou de se diriger vers la Guyane ou le
nord du Brésil, pour ne parler que des régions proches des
Antilles : ce sont des zones trop proches de l'Equateur !
Toutes
ces conditions sont donc nécessaires à la formation et au développement
d'un cyclone tropical. Si l'une au moins de ces conditions n'est pas
remplie, le cyclone ne peut se former. Si un cyclone était formé
et qu'une de ces conditions disparaît, il s'affaiblira et pourra se
désagréger au bout de quelques heures :
- voyage
au-dessus d'eaux trop froides ;
- parcours
sur de larges étendues terrestres ; c'est le cas de cyclones
passant sur Porto Rico, Haïti ou Saint-Domingue par exemple.
Privés de carburant, ils sortent de ces îles très affaiblis.
S'ils rentrent, on dit atterrissent, sur des continents,
sur le Mexique ou les Etats-Unis par exemple, ils peuvent
mourir, se dissiper, dans les 24 heures ;
- environnement
atmosphérique défavorable avec moins d'humidité disponible
dans les couches moyennes ;
- profil
de vent dit cisaillé ;
- trajectoire
trop proche de l'équateur.
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La
plus grande partie de la réponse est contenue dans le paragraphe
des conditions de formation. Un cyclone pourra en effet se former et
se développer là où toutes les conditions favorables déjà énumérées
peuvent être réunies. Ainsi, il y a des lieux et des saisons
privilégiées, bien entendu.
La
condition de latitude supérieure à 6 ou 7° empêche d'en croiser
sur les régions équatoriales. Pas de cyclone en Guyane française,
on le répète, ni en Amazonie brésilienne ; pas plus en Indonésie,
à Djakarta ou Singapour, ni même près des côtes de l'Afrique
baignées par l'Océan Indien, en Somalie, au Kenya ou sur le nord
de la Tanzanie, Zanzibar y compris.
Les
mers nécessairement chaudes (rappel : plus de 26°C sur une
certaine profondeur), expliquent qu'on n'en trouvera pas dans
l'Atlantique Sud trop frais, sous l'influence du courant océanique
froid remontant le long de la Namibie vers l'Angola et le Congo.
Pour
la même raison, il n'y a pas de cyclone dans le bassin sud-est du
Pacifique, près des côtes du Chili et du Pérou, là où les eaux
froides remontent en permanence du pôle sud et de la profondeur à
cause du phénomène d'" upwelling ", ou
remontées d'eaux froides profondes à cause des couches
superficielles océaniques entraînées au large à l'ouest par
l'alizé.
De
la même façon, dès qu'ils quitteront les eaux chaudes
inter-tropicales en se dirigeant vers les régions des climats tempérés,
les cyclones auront tendance à s'affaiblir, ou à perdre leurs
caractéristiques tropicales, redevenant tempêtes ou simples dépressions
classiques, dites " à coeur froid ", de la circulation générale
d'ouest, par opposition aux phénomènes tropicaux non issus
de masses d'air froid.
Sur
les continents, on l'a remarqué plus haut, il manque ce fameux
carburant que sont les eaux océaniques chaudes, le cyclone étant
bien essentiellement un phénomène maritime. Ainsi, pas de
cyclone sur l'Afrique ou à l'intérieur des continents nord et sud
Américains. Les cyclones qui abordent les terres, s'essoufflent
rapidement et se dissipent en quelques heures, n'y laissant ensuite
qu'une zone perturbée pluvieuse. Parfois quand même, il arrive
qu'un cyclone puissant garde assez d'énergie lors de la traversée
d'un territoire pour se reconstituer ou se redévelopper ensuite
s'il trouve de nouveau des étendues maritimes favorables. Ainsi
a-t-on vu des cyclones de la Mer des Caraïbes " atterrir
" en Amérique Centrale sur le sud du Mexique, Belize, le
Honduras ou le Nicaragua, et retrouver une seconde jeunesse, qui
sera d'ailleurs une deuxième vie, arrivé sur les eaux du
Pacifique. Récemment, on se souvient de BRET en 1993 qui devint
FERNANDA après avoir franchi l'isthme central-américain ou CESAR
1996, rebaptisé DOUGLAS après son parcours sur le Costa Rica.
La
condition de pré-existence de zone perturbée, souvent au sein de
la Zone de Convergence InterTropicale, à l'origine des développements
tourbillonnaires, amène à considérer la position de cette ZCIT
(ou ZIC), variable selon les bassins océaniques et les saisons. Les
régions propices aux formations des cyclones sont souvent celles déterminées
par les positions de cette zone perturbée de grande échelle.
C'est
en été que l'on trouve réalisées ces conditions sur des régions
suffisamment étendues pour voir se développer pendant plusieurs
jours les cyclones.
Dans
l'hémisphère nord, l'été c'est entre Juin et Septembre,
mais on peut voir des cyclones de JUIN à NOVEMBRE. En ce qui
concerne le bassin océanique de l'Atlantique et des mers
adjacentes, si les cyclones restent rares en juin et novembre, par
contre la saison cyclonique bat son plein entre début Juillet et
fin Octobre, la période la plus active pour nos îles
antillaises étant celle s'étirant du 15 août au 15 octobre.
Dans
l'hémisphère sud, l'été c'est entre Décembre et Mars,
mais la saison cyclonique s'étend de NOVEMBRE à AVRIL,
voire MAI. Sur l'île de La Réunion, la pleine saison étant
comprise entre fin Décembre et début Avril.
On
peut encore signaler que les statistiques de ces 20 à 30 dernières
années indiquent qu'il y a environ 80 à 85 cyclones qui se
forment chaque année sur notre planète (ayant au moins atteint
le stade de tempête tropicale), et que parmi ces 80/85, 45 dépassent
le seuil d'ouragan (plus de 117 km/h en vent maximum soutenu).
- 68
% sont répertoriés dans l'hémisphère nord ;
- 32
% seulement dans l'hémisphère sud.
Zone
|
Domaine gérographique
|
Nombre moyen de cyclones (%)
|
Nombre moyen d'ouragans (%)
|
1
|
Atlantique
|
9,4 (11 %)
|
5,4 (12 %)
|
2
|
Pacifique Nord-Est
|
16,5 (20 %)
|
8,9 (20 %)
|
3
|
Pacifique Nord-Ouest
|
25,7 (31 %)
|
16,0 (36 %)
|
4
|
Océan Indien Nord
|
5,4 ( 6 %)
|
2,5 ( 6 %)
|
5
|
Océan Indien Sud-Ouest
|
10,4 (12 %)
|
4,4 (10 %)
|
6
|
Océan Indien Sud-Est
|
6,9 ( 8 %)
|
3,4 ( 8 %)
|
7
|
Pacifique Sud
|
9,0 (11 %)
|
4,0 ( 9 %)
|
Il
faut comprendre par cyclones, dans ce tableau, tous les phénomènes
généralement baptisés, ceux dont le vent dépasse 63 km/h (stade
de Tempête Tropicale ou plus) ; le pourcentage est celui par
rapport au total annuel moyen du globe (83,3 pour les cyclones et
44,9 pour les ouragans).
En
ce qui concerne la zone de l'Atlantique Nord, qui regroupe aussi la
Mer des Antilles et le Golfe du Mexique, les trajectoires des
cyclones de ces 3 dernières années montrent toute la variété
mais aussi une certaine prédominance des trajectoires qu'on peut
observer, notamment la trajectoire classique des cyclones nés entre
Afrique et Antilles, aux mouvements vers l'ouest ou nord-ouest puis
une remontée vers les latitudes tempérées plus ou moins vite, et
enfin une reprise dans le courant d'ouest en direction des Açores
ou de l'Europe.
Trajectoire
des cyclones de l’Atlantique Nord (source Météo-France)
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Historique
et statistiques des cyclones de l'Atlantique : |
Lorsqu'on
parle du bassin de l'Atlantique, il faut comprendre toute la zone
maritime de l'Océan Atlantique proprement dit, auquel on inclut la
Mer des Caraïbes, appelée aussi Mer des Antilles, ainsi que le
Golfe du Mexique. Les statistiques sont établies à partir de la
base de données des services météorologiques américains.
Combien
y a-t-il donc de cyclones chaque année en moyenne sur l'ensemble du
bassin ?
- La
moyenne des 34 dernières années, donne environ 9 tempêtes
ou ouragans par an (9,3 pour être précis). Mais on
constate des différences énormes d'une année à l'autre, la
variabilité inter-annuelle étant justement une caractéristique
de ces statistiques. Ainsi, le nombre annuel a varié entre 4 et
19 ! L'année 1983 n'a connu que 4 cyclones : c'était une année
à " El
Niño " très prononcé, le plus fort du siècle
probablement, alors que l'activité cyclonique vers la Polynésie
était, à l'inverse, exceptionnellement importante durant
l'hivernage 82 - 83. Et l'année 1995 vit 19 phénomènes baptisés.
- Si
l'on ne considère que les seuls ouragans, la moyenne
annuelle est comprise entre 5 et 6 (5,4 pour être précis),
avec une variabilité tout aussi large : entre 2 en 1982 et 12
en 1969 !
Quand
on étudie ce recensement cyclonique annuel, et même si on manque sérieusement
de recul pour être plus affirmatif, on peut dégager une sorte de
cycle plus ou moins régulier. Après 2 ou 3 années d'activité -
plus de 11 cyclones par an - on observe souvent 2 à 4 années consécutives
de moindre activité - moins de 8 par an -. Cette tendance est
probablement à rapprocher de l'oscillation dite " E.N.S.O.
" pour El
Niño Southern, phénomène ou
anomalie climatique que l'on retrouve chaque 5 à 6 ans au large des
côtes de l'Océan Pacifique du Pérou et du Chili. Mais ce paramètre
n'est pas le seul à agir sur l'activité cyclonique :
l'activité solaire, dont le cycle est voisin de 11 ans, ou la
variation thermohaline (température et salinité) des océans ont
un rôle non négligeable sur le nombre de cyclones observés chaque
année sur le globe …
Bref,
on le voit, les cycles et variations des différents paramètres
atmosphériques, océaniques, voire astraux, ne manquent pas pour étudier
cette variabilité de l'activité cyclonique. Le tableau ci-dessous
indique le nombre de tempêtes et d'ouragans recensés pour le large
domaine de l'Atlantique, ainsi que le nombre total de cyclones (tempêtes
+ ouragans).

Nombre de cyclones dans la zone Atlantique de 1966 à 1999 (source Météo-France)
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